La dénutrition peut vous concerner quels que soient le type et la localisation de votre cancer, mais en particulier dans certains cas⁹. Ce déséquilibre s’observe plus fréquemment dans les formes évoluées de cancers et dans certaines localisations du cancer, notamment lorsque la tumeur se développe au niveau de la sphère ORL (bouche, gorge…), l’œsophage, l’estomac ou encore le pancréas^1,9. L’intensité du traitement peut aussi avoir une influence⁹. 

Les raisons d’une dénutrition lors d’un cancer peuvent être multiples^10,11. On distingue au moins trois causes principales : 

• Effets de la maladie elle-même^10,11 : augmentation des besoins énergétiques, perte d’appétit, gêne au moment de manger selon la localisation de la tumeur… 
• Effets secondaires des traitements du cancer^10,11,12 : perte d’appétit, modification du goût et de l’odorat, troubles digestifs, sécheresse de la bouche, douleur dans la bouche, difficultés à avaler ou à mastiquer… 
• Facteurs d’ordre psychologique^10,11 : anxiété liée au diagnostic, dépression, isolement… 

D’autres facteurs peuvent également contribuer à l’apparition d’une dénutrition : problèmes bucco-dentaires, difficultés financières, réduction de la mobilité, handicap…⁴

Une dénutrition peut se manifester avant le diagnostic de votre cancer, mais aussi pendant et après les traitements^10,11,13. Les premiers signes qui peuvent vous alerter sont une diminution des apports alimentaires (assiettes non terminées, prise de moins de 3 repas par jour…) et une perte de poids constatée sur la balance et/ou par des signes visibles (vêtements plus lâches, crans de ceinture resserrés…)^14,15.  

Cet état de déséquilibre nutritionnel peut avoir de multiples répercussions au cours de la prise en charge d’un cancer, mais il est important de souligner que celles-ci ne sont pas forcément les mêmes selon les cas (notamment selon la localisation de votre tumeur)^16,17. Il ne faut pas hésiter à évoquer le sujet avec l’équipe médicale qui vous suit pour obtenir des informations personnalisées¹⁶. 

Des conséquences négatives sur la prise en charge de votre cancer peuvent être constatées : réduction de l’efficacité des traitements anticancéreux, augmentation du risque de complications associées aux traitements, ou encore une gêne dans le déroulement des traitements nécessitant parfois une interruption ou un report^16,18.  

Une dénutrition peut aussi avoir un impact délétère sur l’évolution de votre cancer, avec parfois un pronostic plus sombre¹⁷. Elle peut contribuer à une dégradation de votre état général et à une altération de votre qualité de vie (fonte musculaire, risque accru de chutes, fatigue importante, etc.)^19,20.  

Des difficultés dans la guérison de votre cancer peuvent ainsi survenir en cas de dénutrition¹⁶. Une augmentation du risque de récidive a aussi été mise en évidence dans certains cancers (exemples : cancer du foie et cancer de l’estomac)¹⁷.

D’une manière générale, il est recommandé aux personnes atteintes d’un cancer de suivre les mêmes recommandations nutritionnelles que pour la prévention des cancers^16,21. En voici 5 principes généraux à suivre si possible, sauf situation médicale ou avis d’un professionnel de santé nécessitant une adaptation^16,21 : 

1. Avoir une alimentation riche en céréales complètes, légumes secs et fruits et légumes 
2. Limiter la consommation d’aliments riches en matières grasses ou sucres 
3. Limiter la consommation de viandes et charcuteries 
4. Limiter la consommation d’alcool 
5. Ne pas recourir aux compléments alimentaires en l’absence d’indication médicale 

Vous pourriez avoir besoin d’adapter la façon de vous alimenter pour différentes raisons au cours de la prise en charge de votre cancer²².  

La quasi-totalité des personnes atteintes de cancer rencontrent une problématique nutritionnelle²³ : perte de poids, prise de poids, troubles de l’appétit, troubles du goût, troubles du transit… 

Vous pouvez bénéficier d’un accompagnement par un diététicien ou un médecin nutritionniste¹⁶. Voici des recommandations qui peuvent être délivrées pour continuer à bien vous alimenter et lutter contre une dénutrition : 

• Adapter si besoin la texture de vos aliments à vos capacités de mastication et de déglutition^6,16
• Continuer de prendre les 3 repas principaux même s’ils sont plus légers, et ajouter des collations^6,7  
• Manger des protéines chaque jour (viande, poisson, œufs, légumineuses, produits laitiers…)⁷  
• Enrichir votre alimentation avec des produits riches en protéines et en énergie^6,7,16: fromage râpé, œufs, crème fraîche, beurre fondu, lait concentré entier… 

Si les conseils diététiques et l’enrichissement de l’alimentation ne suffisent pas, votre médecin peut être amené à vous prescrire des compléments nutritionnels oraux^6,7,16. Ils ont vocation à compléter (et non remplacer) vos apports alimentaires quotidiens^7,16

La perception du goût des aliments peut se trouver altérée ou modifiée par les traitements du cancer, et par la maladie elle-même dans certains cas (exemple : présence d’une tumeur au niveau de la gorge ou de la bouche)^22,24,25. Les troubles du goût concerneraient plus de 40 % des Français atteints d’un cancer²⁶. Par ailleurs, on estime que ces problématiques seraient constatées par plus de 50 % des personnes sous chimiothérapie et plus de 90 % des personnes recevant une radiothérapie au niveau de la gorge et de la bouche²⁴. 

Vous pouvez percevoir des troubles du goût de différentes natures :  

• Apparition d’un goût parasite : goût amer, goût métallique, goût cartonné…^24,25
• Augmentation d’un goût : goût plus salé, amer, acide, sucré…^24,25
• Diminution ou perte d’un goût : aliments avec peu ou pas de goût, repas fades…^22,24,25 
• Dégoût alimentaire : en particulier un dégoût pour la viande rouge^23,25

Il est important de tenir compte de ces modifications du goût, car elles peuvent favoriser une baisse d’appétit et une réduction des apports alimentaires^22,25. 

Il est conseillé d’adapter votre alimentation en conséquence²⁴. Voici quelques idées qui peuvent peut-être vous aider en fonction du trouble ressenti :  

• Opter pour des aliments forts en goûts si vous trouvez vos repas fades, et ne pas hésiter à les parfumer avec diverses épices et herbes aromatiques²²
• Écarter les aliments dont les goûts vous paraissent exacerbés (exemples : les produits très salés comme les bouillons, les charcuteries et les fromages)²² 
• Ajouter un peu de miel pour atténuer un goût trop amer²⁵
• Ajouter du citron pour atténuer un goût trop sucré²⁵ 
• En cas de dégoût pour la viande rouge, ne pas hésiter à la remplacer par d’autres aliments riches en protéines (viande blanche, poisson, œufs…)²²
• Consommer vos repas froids pour limiter la perception des goûts prononcés²⁵  
• Commencer vos repas avec une boisson acidulée, comme un jus de fruit, pour contrer le goût métallique²³ 

Une consultation avec un diététicien ou un nutritionniste peut être recommandée si vous rencontrez des modifications du goût, en particulier si celles-ci s’accompagnent d’une perte de poids²⁴. 

Votre médecin peut être amené à vous prescrire des compléments nutritionnels oraux, si les conseils diététiques et l’enrichissement de l’alimentation ne suffisent pas^5,6,22,23. Ces produits se déclinent en une grande variété d’arômes sucrés ou salés pour satisfaire tous les goûts^24,27. Il est aussi possible de vous tourner vers des compléments nutritionnels oraux au goût neutre, et les agrémenter à votre convenance⁶.

Voici 8 conseils pour consommer vos compléments nutritionnels oraux, ou CNO :

1. Faire part de vos préférences en termes de goûts à votre médecin et/ou votre pharmacien⁶

2. Prendre vos CNO pendant les repas ou lors de collations, mais toujours en plus de l’alimentation habituelle (et non à la place)⁶ 

3. Fractionner si besoin la consommation de vos CNO en plusieurs prises réparties dans la journée^22,28,29

4. Agiter ou remuer vos CNO avant consommation (exemples : bouteille et crème en pot)²⁸ 

5. Consommer vos CNO dans leur emballage d’origine, ou présenter les produits dans une vaisselle adaptée (verre, tasse, bol…)^28,29 

6. Consommer lentement vos CNO pour faciliter la digestion^28,29 

7. Consommer les CNO à la bonne température (froid, glacé ou réchauffé)^6,29,30 : les produits sucrés sont souvent plus appréciés quand ils sont servis bien frais, et les produits salés sont généralement à consommer chaud (se référer aux conseils d’utilisation : pour ne pas dénaturer le produit, il est souvent recommandé de les réchauffer sans faire bouillir au bain-marie ou au micro-ondes). 

8. Intégrer éventuellement vos CNO aux recettes du quotidien²⁹ : des recettes sont disponibles en ligne, notamment dans la rubrique « Recettes » de notre site internet fresubin-et-moi.